Rosewood, ville douce et inanimée des Etats-Unis où rien ne se passe jamais, rien ne destinait cette ville à être le témoin de ce drame silencieux, d’être la victime d’une ombre sans nom. Pourtant
ce coin perdu dans l’Illinois où aucun événement inattendu ne se déroule allait être le berceau du terrain de jeu préféré du Diable en personne. L’hôpital psychiatrique de Rosewood, endroit mystérieux où des cris s’élèvent parfois tard dans la nuit, refuge d’âmes torturées suppliant ce Père qui est aux Cieux de leur venir en aide, demandant asile. Oh ils ne pensaient pas être si bien entendus, seulement ce n’est pas toujours la bonne personne qui répond à l’appel, ce soir-là leur détresse fut perçue par l’Autre qui prit un malin plaisir à les duper.
C’est ainsi que Wonderland vit le jour, rattaché par la magie à l’asile de Rosewood, pont entre réalité et cauchemars. L’un ne peut exister sans l’autre. Un pied dedans, un pied dehors, c’est ainsi que se
sont retrouvés piégés médecins et infirmières, patients et gardes fous. Tous enfermés dans l’aquarium magique de Lucifer lui-même, destinés à servir pour toujours de cour de récréation pour ses idées macabres.
L’asile de Rosewood
referme un secret, un lien toxique et malsain qui le ligote à Wonderland, ses racines profondément ancrées dans son sol. Derrière la forêt de ronces, suivez la route de briques jaunes, entrez dans l’antre lugubre, longez les couloirs maudits, les chambres capitonnées. Vous pensez trouver un havre de paix en cette cour extérieure ? Vous pensez que ce jardin aux roses blanches est apaisant ? Peut être bien, mais votre regard sera toujours braqué sur lui.
Le pommier de Rosewood, une splendeur sans pareil aux branches peu rassurantes et aux fruits toujours d’un rouge flamboyant, d’un rouge insolant. Il est le
symbole de Rosewood, celui que vous trouverez sur la carte de visite des médecins et sur la grande grille qui cache aux visiteurs les plaintes larmoyantes des habitants de l’asile. Ce pommier parait vieux, si vieux qu’il semble avoir toujours été là, la vérité est toute autre car il est né
la nuit même où Lucifer s’est emparé de ces âmes imprudentes.
Il est le chemin qui mène à Wonderland, il est le vice caché sous une délicieuse apparence,
né des pépins de la pomme d’Eve, enfant du fruit défendu il continu dans la lignée de son prédécesseur, volant les rêves des innocents.
Ne soyez pas trop présomptueux, vous pensez pouvoir échapper au supplice ? Vous êtes bien naïf si vous vous imaginez une seconde que vous résisterez à l’appel du fruit défendu.
Chaque dimanche après-midi une Apple Pie vous sera préparée avec amour et servie sur un plateau d’argent.
Personne ne sait qui les prépare ni même qui les livre mais tous les dimanches matin à 8h précise la sonnette retentit devant les grilles rouillées et des dizaines de cartons refermant le délice sucré apparaissent - comme par magie - à l’asile tout le monde à le droit à sa part de tarte, pas de jaloux,
personnel comme patients sont logés à la même enseigne et nul n’y coupera. En effet cette Apple Pie
agit comme une drogue sur votre organisme, une merveilleusement néfaste addiction dont il sera impossible de vous passer,
plus vous en mangerez et plus vous en aurez envie car il est bien évidement hors de question de vous voir refuser le met. Elle deviendra un besoin vital pour votre organisme et au fil du temps vous en viendrez à attendre avec impatience le jour du Seigneur. Quelle ironie n’est-ce pas ? Une fois le cadeau empoisonné croqué le temps vous est compté avant d’être envoyé à Wonderland.
→ L’échéance varie selon les personnes, parfois quelques minutes, d’autres résistent aux effets plusieurs heures avant d’y succomber.
→ Vous arriverez toujours au même endroit de l’autre côté du miroir, un arbre vous y a emmené alors un arbre vous y accueillera. C’est le
Wondertree qui sera témoin de votre réveil aux Pays des Merveilles. Un arbre gigantesque sans feuilles ni fruits qui abrite seulement de grandes pancartes indicatives.
Faîtes bien attention au chemin que vous emprunterez alors…Sur son écorce est gravé «
We’re all mad here ». Le pays de la folie vous ouvre les bras, qu’attendez-vous ?
→ Faîtes attention toutefois car à Wonderland tout est différent et même le
temps vous jouera de vilains tours. Si quelques minutes dans notre réalité ne sont rien, à Wonderland elles représentent
des heures entières ainsi
une semaine aux pays de la folie n’est qu’une journée à Rosewood.
→ /!\ A noter que vous n'êtes pas
réellement aux pays des merveilles. En réalité cette pomme vous ensorcelle et c'est
la malédiction du sommeil qui s'empare de vous. Elle vous bercera vers ces merveilles cauchemardesques et alors que votre corps vous attendra patiemment endormi à Rosewood
votre âme, elle, voguera vers Wonderland Prenez garde car bien que cette projection astrale ressemble à un doux songe
les blessures de l'âme se répercuteront en blessures de corps. Ainsi si vous mourrez à Wonderland la vie vous quittera également dans le vrai monde. C'est pourquoi des infirmiers ont déjà retrouvé des patients noyés dans le sommeil, aucune explication logique il y a car les voix de Lucifer sont elles aussi impénétrables.
→ Comment retourner dans la réalité ?
Impossible vous n'avez aucune emprise sur Wonderland c'est Wonderland qui a une emprise sur vous. Vous reviendrez avec joie ou contre votre grès quand
les effets de la pomme se seront dissipés. Vous disparaîtrez petit à petit comme une image qu'on gomme sur une feuille blanche avant de n'être plus rien. Le réveil à Rosewood ne vous laissera au final que
peu de souvenirs, des flashs un peu étranges qui reviennent par moment. Ainsi le lapin blanc avec qui vous avez conversé la veille ne sera plus que cet inconnu un peu trop familier dans les couloirs embrumés.
Vous voilà avertis et si toutefois vous êtes assez courageux pour entrer dans l’asile gardez toujours à l’esprit que tout ici est fait pour vous tromper. Allons bon :
« Croque la pomme mon enfant et tous tes malheurs disparaîtront… »